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Mayotte en alerte rouge : la tempête tropicale Dikeledi menace l’archipel

Publié le 12 janvier 2025

Moins d’un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, Mayotte fait face à une nouvelle menace météorologique. La tempête tropicale Dikeledi, accompagnée de pluies torrentielles et de vents violents, impose à l’archipel une vigilance maximale. L’alerte rouge a été déclenchée ce samedi soir à 22 h (20 h heure de Paris), appelant la population à se confiner.

Un système dépressionnaire moins puissant que Chido, mais toujours dangereux

La tempête tropicale Dikeledi, bien que moins intense que Chido, reste une menace significative. Les vents enregistrent des pointes à 90 km/h avec des rafales pouvant atteindre 120 km/h en mer. Selon Météo-France, le système dépressionnaire se trouve à environ 100 km au sud de Mayotte et se déplace rapidement à une vitesse de 24 km/h.

Les précipitations abondantes risquent d’entraîner des crues soudaines, des glissements de terrain et des inondations dans les zones particulièrement vulnérables. Le lagon ouest, joyau écologique de l’île, est également menacé par des risques de submersion marine. Les eaux de l’océan Indien, actuellement proches de 30 °C, alimentent l’énergie de ces phénomènes tropicaux, un effet aggravé par le réchauffement climatique.

Confinement et centres d’hébergement : une coordination renforcée

Face à cette menace, le préfet François-Xavier Bieuville a ordonné l’entrée en vigueur de l’alerte rouge dès 22 h. Cette mesure impose une interdiction totale de déplacement, tant sur terre que sur mer. Les habitants doivent se confiner dans des habitations solides et disposer de stocks d’eau et de nourriture. « Protégez vos proches, en particulier les plus vulnérables, pour traverser cette période en sécurité », a déclaré le préfet sur Mayotte La 1ère.

Pour les personnes privées de logement depuis le passage de Ch ido, les mairies ont rouvert plusieurs centres d’hébergement. Ces structures, dont des gymnases et des écoles, avaient accueilli près de 15 000 personnes en décembre dernier. Elles sont à nouveau prêtes à recevoir les habitants dans le besoin. Ces dispositifs visent à minimiser les risques pour une population encore marquée par les récents traumatismes climatiques.

Une mobilisation nationale pour soutenir Mayotte

À Paris, la cellule interministérielle de crise s’est réunie samedi matin sous la direction du cabinet du Premier ministre. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a assuré que « rien n’est laissé au hasard » pour protéger les habitants. Environ 700 membres de la Sécurité civile ont été envoyés à Mayotte pour renforcer les secours. Des messages en shimaoré et en kibushi, langues locales de l’île, ont été diffusés à la radio et via les réseaux sociaux pour alerter efficacement la population.

Un dispositif spécial a également été mis en place pour sécuriser les infrastructures de télécommunications. « Nous avons pris des mesures pour protéger les antennes et rétablir rapidement les réseaux après le passage de la tempête », a précisé Manuel Valls. L’aéroport de Mayotte a suspendu toutes ses activités dès 18 h, garantissant la sécurité des voyageurs et du personnel.

Un archipel encore ébranlé par le cyclone Chido

Le cyclone Chido, qui avait frappé Mayotte en décembre dernier, reste gravé dans les mémoires. Avec un bilan de 39 morts, plus de 5 600 blessés et des dégâts considérables sur les habitations, il avait révélé la vulnérabilité de l’île face aux phénomènes climatiques extrêmes. Contrairement à Chido, qualifié de cyclone « sec », Dikeledi est une tempête « humide », ce qui pourrait aggraver les risques de glissements de terrain sur un sol déjà saturé d’eau.

En outre, la géographie particulière de Mayotte, avec ses nombreuses zones côtières et ses habitations précaires, accentue les impacts des tempêtes tropicales. Le lagon, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est lui aussi en danger face aux submersions marines et à l’érosion côtière provoquées par ces événements météorologiques.

Vers un affaiblissement de Dikeledi, mais des risques persistants

Selon les dernières prévisions de Météo-France, Dikeledi devrait s’affaiblir dans la nuit de samedi à dimanche, atteignant le stade de forte tempête tropicale, avant de poursuivre sa route vers le canal du Mozambique. Cependant, les impacts sur Mayotte pourraient rester significatifs, en particulier dans les zones les plus fragilisées par le cyclone Chido.

Le Mozambique, déjà durement touché par ce dernier, pourrait être à nouveau frappé par Dikeledi dans les jours à venir, avant que le système ne revienne potentiellement affecter Madagascar par le sud. Les autorités locales et internationales restent mobilisées face à une situation en constante évolution.

Une résilience mise à l’épreuve

Les Mahorais doivent une nouvelle fois faire preuve de solidarité et de résilience face à cette épreuve. Alors que la tempête s’approche, les habitants espèrent que les mesures préventives prises par les autorités permettront de limiter les pertes humaines et matérielles. Cette nouvelle crise rappelle l’importance cruciale de renforcer les infrastructures locales et d’adopter des solutions durables pour protéger les territoires insulaires, particulièrement exposés aux effets du changement climatique.

Pour suivre l’évolution de la situation en temps réel, consultez le site de Météo-France et les réseaux sociaux des autorités locales. Restez informés et prudents.