Donald Trump, président élu des États-Unis, a désigné trois figures emblématiques et controversées d’Hollywood, Sylvester Stallone, Jon Voight et Mel Gibson, comme « ambassadeurs spéciaux » pour redonner à l’industrie cinématographique américaine ce qu’il qualifie de son « âge d’or ». Cette annonce, faite via Truth Social, s’inscrit dans une tentative de repositionner Hollywood en tant que bastion du « soft power » américain, malgré les tensions politiques qui divisent ce milieu.
Une mission pour ramener Hollywood à son « âge d’or »
Dans un message publié sur son réseau Truth Social, Donald Trump a exprimé son ambition de restaurer la grandeur de Hollywood, qu’il considère affaiblie par des productions étrangères et des tendances qu’il juge excessivement politisées. « Ces trois personnalités pleines de talent seront mes yeux et mes oreilles. Hollywood sera à nouveau un endroit plus grand, meilleur et plus fort qu’il ne l’a jamais été », a-t-il déclaré.
Trump semble vouloir recentrer l’industrie hollywoodienne sur des valeurs qu’il perçoit comme plus traditionnelles, en opposition aux évolutions récentes marquées par des récits inclusifs et une internationalisation croissante. Ce projet s’inscrit dans sa stratégie politique globale, alignée sur son slogan « America First ».
Les profils controversés des « ambassadeurs spéciaux »
Les trois acteurs choisis par Donald Trump incarnent des figures emblématiques, mais divisent fortement l’opinion publique. Leurs carrières, bien que couronnées de succès, sont également marquées par des polémiques :
- Sylvester Stallone, 78 ans, icône du cinéma d’action grâce à ses rôles dans « Rocky » et « Rambo », est un fervent partisan de Donald Trump. Lors d’un gala à Mar-a-Lago, il a même comparé Trump à George Washington. Cependant, sa carrière a été entachée par des accusations d’agressions sexuelles dans les années 1980, qu’il a toujours niées.
- Jon Voight, 86 ans, oscarisé et père de la célèbre actrice Angelina Jolie, est un conservateur assumé et un soutien de la première heure de Donald Trump. Décoré de la médaille nationale des Arts par ce dernier, il a également fait parler de lui pour des différends sur des plateaux de tournage.
- Mel Gibson, 69 ans, acteur et réalisateur oscarisé, traîne une réputation sulfureuse. Accusé d’antisémitisme, de racisme et de violences conjugales, ses scandales ont souvent éclipsé ses succès cinématographiques. Malgré tout, il reste fidèle aux positions conservatrices.
Ces nominations, qui privilégient des figures clivantes, semblent calculées pour provoquer dans une industrie où les figures progressistes dominent. Des personnalités comme George Clooney, Taylor Swift ou encore Beyoncé incarnent une opposition culturelle ouverte à Donald Trump, rendant ce choix d’autant plus polarisant.
Une vision nostalgique face à une industrie en pleine mutation
Trump affiche une vision nostalgique de Hollywood, qu’il associe à son « âge d’or », une période où les « majors » américaines exerçaient une domination sans partage sur le cinéma mondial. Cependant, cette vision semble en décalage avec les transformations actuelles de l’industrie. Aujourd’hui, Hollywood est profondément influencé par des mouvements comme #MeToo, des récits plus inclusifs, et une audience internationale de plus en plus exigeante.
Les trois acteurs désignés, bien que reconnus pour leurs carrières passées, apparaissent davantage comme des symboles d’une époque révolue que comme des moteurs d’un renouveau. Leur capacité à influencer une industrie en pleine mutation reste donc incertaine.
Quel impact pour Hollywood et au-delà ?
Si cette nomination a suscité une large couverture médiatique, son impact réel reste à démontrer. Les critiques considèrent cette initiative comme un coup médiatique visant à provoquer plutôt qu’à transformer l’industrie cinématographique. En effet, les trois « ambassadeurs spéciaux », malgré leur notoriété, ne sont plus au sommet de leur carrière et peinent à incarner les aspirations d’un Hollywood tourné vers l’avenir.
Dans une industrie où les valeurs d’inclusivité et de diversité prennent de plus en plus d’importance, Stallone, Voight et Gibson risquent de représenter une vision dépassée. Ce choix semble davantage refléter une tentative de lutte culturelle contre un milieu jugé hostile aux idéaux conservateurs de Donald Trump, plutôt qu’une réelle volonté de réforme.
Quoi qu’il en soit, cette initiative s’inscrit dans la stratégie de Donald Trump : diviser pour mieux mobiliser. En s’attaquant symboliquement à un bastion progressiste comme Hollywood, il cherche à galvaniser sa base politique tout en affirmant son influence culturelle. Reste à voir si ces « ambassadeurs » parviendront à peser sur une industrie qui semble déjà avoir tourné la page.