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Justin Trudeau prêt à démissionner : une crise politique majeure secoue le Canada

Publié le 6 janvier 2025

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, serait sur le point d’annoncer sa démission après neuf ans au pouvoir. Affaibli par une crise politique sans précédent, il pourrait officialiser son départ dès ce lundi 6 janvier, selon plusieurs sources internes au Parti libéral. Retour sur les enjeux et les répercussions de ce séisme politique.

Une annonce imminente dans un contexte de turbulences politiques.

Selon des informations révélées par les journaux The Globe and Mail et The Toronto Star, Justin Trudeau pourrait annoncer sa démission dans les prochaines 24 heures. Le Premier ministre, âgé de 53 ans, est attendu à une réunion nationale de son parti mercredi, mais des sources internes indiquent qu’il pourrait se retirer avant cette échéance. Contacté par l’AFP, le bureau du Premier ministre a refusé de commenter ces rumeurs.

Cette décision interviendrait alors que le gouvernement Trudeau est confronté à une série de crises : une baisse dramatique de sa popularité, un mécontentement croissant au sein de son propre parti, et des défis économiques exacerbés par la réélection de Donald Trump aux États-Unis. La démission surprise de Chrystia Freeland, vice-Première ministre et ministre des Finances, mi-décembre, a encore fragilisé le leadership de Trudeau.

Un mandat marqué par des succès, mais terni par des défis économiques et politiques.

Justin Trudeau avait suscité l’espoir en 2015 lorsqu’il avait proclamé que « le Canada est de retour » sur la scène internationale. Sous son mandat, le Canada est devenu le deuxième pays au monde à légaliser le cannabis, a instauré une taxe carbone et a modernisé l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Il a également lancé une enquête publique sur les femmes autochtones disparues ou assassinées, renforçant son image de leader progressiste.

Toutefois, ces dernières années, son gouvernement a dû faire face à des défis majeurs. La forte inflation, une crise du logement et des services publics en difficulté ont ébranlé la confiance des Canadiens envers leur Premier ministre. En outre, les relations tendues avec les États-Unis, exacerbées par les récentes menaces de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits canadiens, ont mis à rude épreuve la gestion économique et diplomatique du gouvernement Trudeau.

La démission de Chrystia Freeland, figure clé de son cabinet, a également révélé des désaccords profonds au sein de l’exécutif quant à la stratégie à adopter face à ces défis. Selon un sondage de la firme Angus Reid, Freeland bénéficie d’un soutien non négligeable (21 %) au sein du Parti libéral en cas de succession, suivie par Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada, avec 14 %.

Des répercussions politiques et économiques majeures.

Si la démission de Justin Trudeau se confirme, elle marquerait un tournant décisif dans la politique canadienne. Avec des élections législatives prévues d’ici octobre, le Parti libéral devra rapidement désigner un nouveau leader pour tenter de regagner la confiance des électeurs. Les partis d’opposition, emmenés par le conservateur Pierre Poilievre, déjà en tête des sondages avec une avance de 20 points, sont prêts à capitaliser sur cette instabilité pour provoquer des élections anticipées.

Sur le plan économique, cette crise politique intervient à un moment critique pour le Canada. La menace d’une guerre commerciale avec les États-Unis, principal partenaire économique du pays, pèse lourdement sur les perspectives de croissance. Les investisseurs surveillent de près la situation, et des turbulences sur les marchés financiers ne sont pas à exclure si l’incertitude politique persiste.

Un héritage en question et des perspectives incertaines.

Alors que Justin Trudeau semble prêt à quitter ses fonctions, son bilan reste contrasté. Si ses premières années au pouvoir ont été marquées par des réformes audacieuses et une reconnaissance internationale, les dernières années ont été assombries par une gestion contestée des crises internes et externes. Le Premier ministre devra maintenant décider s’il souhaite rester à la tête de son parti à titre intérimaire ou se retirer complètement de la vie politique, laissant ses successeurs gérer les prochains défis.

Deux scénarios se dessinent pour le Parti libéral. Si Trudeau choisit de rester temporairement, il devra rassembler des troupes divisées et préparer le terrain pour les prochaines élections. En revanche, un départ immédiat déclencherait une course à la succession, avec Chrystia Freeland et Mark Carney comme figures potentielles. Ce processus pourrait également inclure un remaniement stratégique pour contrer les avancées des conservateurs et des autres partis d’opposition.

Pour les Canadiens, cette transition soulève des questions cruciales : qui pourra incarner un leadership capable de restaurer la confiance dans le gouvernement ? Quels seront les impacts à court terme sur l’économie et sur les relations extérieures, notamment avec les États-Unis ?

Pour l’heure, tous les regards sont tournés vers Ottawa, où cette semaine pourrait bien redéfinir l’avenir politique du Canada et l’héritage de Justin Trudeau.