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La génération Z et les appels téléphoniques : un obstacle inattendu pour l’emploi

Publié le 20 janvier 2025

Une récente étude révèle que de nombreux jeunes manquent des opportunités professionnelles en raison de leur réticence à répondre aux appels téléphoniques. Cette tendance, alimentée par une culture numérique axée sur les messages écrits, pourrait avoir des conséquences importantes sur leur intégration sur le marché du travail.

Les appels téléphoniques : un défi pour la génération Z

Le taux de chômage des jeunes en France reste préoccupant, atteignant près de 19 % parmi les 15-24 ans à la fin de 2024. Si des facteurs structurels comme les retombées économiques post-Covid pèsent sur le marché de l’emploi, une habitude spécifique des jeunes pourrait également jouer un rôle significatif. Une étude menée par le site Xataka Movil, corroborée par un rapport d’Uswitch, met en lumière une réalité surprenante : la génération Z évite de répondre aux appels téléphoniques, même dans un contexte professionnel.

Pour expliquer ce phénomène, les jeunes associent souvent les appels téléphoniques à des spams, des arnaques ou même à des mauvaises nouvelles. Cette perception, combinée à une préférence pour les messages écrits et les échanges sur les réseaux sociaux, conduit à un désintérêt marqué pour ce mode de communication. Résultat : de nombreuses opportunités d’emploi sont perdues avant même qu’un entretien puisse être organisé.

L’impact dans le cadre du recrutement

Les recruteurs constatent également les effets de cette tendance. Un expert en recrutement, interrogé par Xataka Movil, partage son expérience : « Sur 14 candidats que j’ai contactés par téléphone, seuls 4 ont répondu à mes appels. Lorsqu’ils ont été contactés par message sur WhatsApp, tous ont répondu, mais il était déjà trop tard. » Pour de nombreux employeurs, fournir un numéro de téléphone dans une candidature implique une disponibilité pour les appels, et ne pas répondre est souvent perçu comme un manque de sérieux ou d’engagement.

Cette situation pose une question essentielle : comment les professionnels et les jeunes peuvent-ils s’adapter à ce décalage ? Les entreprises doivent-elles modifier leurs pratiques de recrutement, ou les jeunes doivent-ils surmonter leur réticence à l’égard des appels téléphoniques ?

Une anxiété téléphonique alimentée par la culture numérique

La difficulté de la génération Z à répondre aux appels téléphoniques ne se limite pas au domaine professionnel. Une étude menée par le Nottingham College met en évidence que cette réticence peut être liée à une véritable anxiété sociale. Selon les résultats, une majorité de jeunes de moins de 27 ans ressentent un stress important à l’idée de devoir s’exprimer par téléphone. Cette peur d’être jugé ou de commettre une erreur engendre une préférence marquée pour les messages écrits, jugés moins stressants et plus contrôlables.

Liz Packter, conseillère en carrière au Nottingham College, explique : « L’anxiété téléphonique est un phénomène que nous observons fréquemment chez les jeunes générations. Ils redoutent d’être pris au dépourvu ou de ne pas savoir répondre correctement pendant une conversation téléphonique. » Cette tendance s’inscrit dans une époque où les échanges écrits, via les réseaux sociaux ou les messageries instantanées, se sont imposés comme la norme.

Un besoin d’adaptation mutuelle

Face à cette évolution culturelle, certaines entreprises commencent à adapter leurs méthodes de communication et de recrutement. Les messageries professionnelles, comme WhatsApp ou LinkedIn, sont de plus en plus utilisées pour établir le premier contact avec les candidats. Toutefois, les appels téléphoniques restent indispensables pour certains aspects du processus de recrutement, notamment les entretiens préliminaires ou la planification de rendez-vous.

Pour les jeunes, il semble crucial de surmonter cette barrière psychologique. Répondre aux appels téléphoniques ne représente pas seulement une compétence professionnelle, mais aussi une marque de sérieux et d’implication dans une candidature. Les conseillers en carrière recommandent des exercices de simulation et des formations pour aider les jeunes à regagner confiance dans leurs interactions vocales.

Un défi à relever pour intégrer le marché du travail

La réticence de la génération Z à répondre au téléphone met en lumière une fracture entre les attentes des employeurs et les habitudes des jeunes générations. Alors que les outils numériques offrent de nouvelles opportunités de communication, ils ne remplacent pas toujours les échanges vocaux qui restent essentiels dans certains contextes professionnels.

Pour réduire le fossé, une collaboration entre les deux parties est nécessaire. Les entreprises peuvent envisager des approches hybrides, combinant appels téléphoniques et messageries numériques, tandis que les jeunes doivent travailler à développer leur aisance dans les conversations téléphoniques. Liz Packter souligne d’ailleurs que « s’entraîner à répondre à des appels dans un cadre non stressant peut aider à surmonter cette anxiété et à renforcer la confiance. »

Avec un marché du travail de plus en plus compétitif, chaque détail compte. Apprendre à répondre à un appel téléphonique ou à s’exprimer avec assurance pourrait bien être une clé pour transformer une candidature en une opportunité concrète. Dans un monde en constante évolution, l’adaptabilité demeure une qualité essentielle, tant pour les jeunes générations que pour les entreprises.