Au cœur d’une guerre prolongée et à l’aube de l’investiture de Donald Trump, Volodymyr Zelensky s’est rendu en Allemagne pour participer à une réunion stratégique. Objectif : garantir la continuité de l’aide militaire occidentale face aux incertitudes géopolitiques grandissantes.
La 25ᵉ réunion au format Ramstein : des décisions attendues
Ce jeudi, le président ukrainien a pris part à la 25ᵉ édition de la réunion au format Ramstein, organisée sur la base aérienne américaine près de Francfort. Ce rendez-vous, crucial pour Kiev, réunit les principaux alliés de l’Ukraine sous l’égide des États-Unis pour coordonner l’aide militaire face à l’agression russe.
Parmi les participants, des figures majeures comme Lloyd Austin, secrétaire à la Défense américain, qui présidait sa dernière session avant l’arrivée de Donald Trump, ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, et le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte. Zelensky a également annoncé des discussions bilatérales avec des ministres de la Défense et des commandants militaires, mettant en lumière l’urgence d’une réponse collective face aux récentes avancées russes dans l’est de l’Ukraine.
Donald Trump et les incertitudes sur le soutien américain
L’investiture imminente de Donald Trump, prévue le 20 janvier, suscite des interrogations majeures. Le président élu a promis de mettre un terme au conflit « en 24 heures », sans préciser ses intentions, laissant planer le doute sur la pérennité de l’engagement américain. Sous l’administration Biden, les États-Unis ont été le principal soutien de Kiev, avec une aide militaire atteignant 63 milliards d’euros. L’Allemagne arrive en deuxième position avec une contribution de 28 milliards d’euros.
Cependant, ces montants colossaux n’ont pas suffi à invers er le rapport de force face à une armée russe plus nombreuse et mieux équipée. La récente chute de Kourakhové, une ville minière stratégique, illustre les défis croissants auxquels l’Ukraine fait face sur le terrain.
Les divisions parmi les alliés occidentaux
Les partenaires européens de l’Ukraine semblent de plus en plus divisés sur la stratégie à adopter. Le président français Emmanuel Macron a appelé Kiev à engager des discussions « réalistes » sur les questions territoriales, une déclaration perçue comme une pression pour envisager des concessions. Même la Pologne, soutien traditionnel et fidèle de l’Ukraine, a ouvertement évoqué la possibilité de concessions territoriales initiées par Kiev, ajoutant aux tensions diplomatiques.
Malgré ces divergences, Zelensky continue de plaider pour une solidarité européenne renforcée, tandis que l’armée ukrainienne mène des opérations dans des régions clés, comme la frontière russe à Koursk. Cependant, avec 20 % de son territoire sous contrôle russe, Kiev est confronté à une situation de plus en plus précaire.
Un tournant stratégique pour Kiev
La réunion de Ramstein pourrait marquer un tournant décisif pour l’Ukraine. Volodymyr Zelensky espère non seulement obtenir de nouvelles garanties financières et militaires, mais également rassurer ses alliés sur la capacité de son pays à résister face à Moscou. Le soutien occidental reste essentiel, mais l’incertitude autour de la future politique américaine oblige Kiev à envisager des approches alternatives.
Alors que les attentes sont élevées, cette rencontre met en lumière l’urgence d’une coordination internationale pour maintenir la pression sur la Russie et éviter un affaiblissement de la coalition pro-ukrainienne. Dans ce contexte, l’issue de la réunion de Ramstein pourrait redéfinir l’équilibre des forces et les perspectives de résolution du conflit.