Sept villes espagnoles, dont Las Palmas de Gran Canaria, Granada et Jerez de la Frontera, se disputent le prestigieux titre de Capitale Européenne de la Culture pour 2031. Cette compétition, qui s’inscrit dans une dynamique européenne, promet de transformer les territoires candidats grâce à des projets culturels ambitieux et porteurs de changements urbains.
Un projet culturel au cœur des stratégies territoriales.
Le ministère espagnol de la Culture a officiellement lancé le processus de sélection pour désigner la ville espagnole qui portera le titre de Capitale Européenne de la Culture en 2031. Les villes intéressées ont jusqu’à décembre 2025 pour soumettre leurs dossiers. Parmi les critères évalués figurent la dimension européenne du programme culturel, la participation des citoyens, la qualité des infrastructures, ainsi que l’impact économique et social des projets.
Las Palmas de Gran Canaria, par exemple, mise sur une stratégie culturelle intégrée pour transformer son territoire grâce à la culture et à la créativité. La ville, qui avait déjà tenté sa chance en 2016, est aujourd’hui mieux préparée, avec un projet élaboré en consultation avec les acteurs locaux. « Nous plaçons la culture au centre de notre politique urbaine », affirme le conseil municipal, qui ambitionne de faire de la capitale des Canaries un modèle de modernité culturelle.
Granada et ses opportunités : entre patrimoine et modernité.
Granada, de son côté, s’appuie sur son riche patrimoine culturel, incarné par des monuments emblématiques comme l’Alhambra, et sa tradition artistique, notamment autour de figures comme Federico García Lorca. La ville se positionne également en tant que « terre d’inspiration » et entend développer des projets innovants pour répondre aux attentes européennes.
Cependant, des défis majeurs subsistent pour Granada. Si ses infrastructures culturelles sont solides, ses réseaux de transport, notamment ferroviaires et aériens, restent un point faible. La ville espère que des projets tels que le développement du système ferroviaire du Corridor Méditerranéen et l’amélioration de l’aéroport local seront achevés d’ici 2031, renforçant ainsi sa connectivité régionale et internationale. La ville mise aussi sur le soutien de partenaires institutionnels tels que l’Université de Granada, qui célèbre son 500e anniversaire en 2031, pour structurer une candidature solide. « Ce titre serait une opportunité unique de transformer la ville et de renforcer son rayonnement international », a déclaré la maire de Granada, Marifrán Carazo.
Jerez de la Frontera : entre authenticité et ambition.
Jerez de la Frontera, autre prétendante andalouse, souhaite capitaliser sur son identité unique, notamment son lien avec le flamenco et la production de vin de Xérès, pour séduire le comité de sélection. La maire de la ville, María José García-Pelayo, a déclaré : « Nous voulons proposer une candidature qui inspire et rassemble, en mettant en avant notre patrimoine culturel exceptionnel tout en regardant vers l’avenir. »
La compétition entre Granada et Jerez pourrait toutefois diviser le soutien de la région andalouse. La Junta de Andalucía devra faire preuve de diplomatie pour apporter un appui équitable aux deux candidatures, bien que seule une d’entre elles pourra passer à la phase finale.
Une concurrence féroce entre sept villes.
Outre Las Palmas, Granada et Jerez, d’autres villes espagnoles telles que Burgos, Oviedo, Cáceres, et Palma de Mallorca ont également annoncé leur intention de participer à cette course. Chacune met en avant ses atouts spécifiques : Burgos mise sur son patrimoine médiéval, Oviedo sur son héritage architectural et musical, tandis que Palma de Mallorca se concentre sur sa richesse culturelle et son attractivité internationale.
Le processus de sélection se déroulera en deux phases : une présélection, suivie d’une sélection finale menée par un comité d’experts européens et nationaux. La ville lauréate sera annoncée en 2027, laissant quatre années pour préparer et mettre en œuvre son programme culturel avant 2031. Le titre de Capitale Européenne de la Culture s’accompagne également d’un financement européen de 1,5 million d’euros, destiné à soutenir les initiatives culturelles et les infrastructures des villes lauréates.
Un impact économique et social attendu.
Devenir Capitale Européenne de la Culture ne se limite pas à un prestige symbolique : ce titre représente une opportunité majeure de transformation urbaine et économique. Les villes sélectionnées par le passé ont vu leur attractivité touristique augmenter de manière significative, avec des retombées économiques notables. En Espagne, l’exemple de San Sebastián, Capitale Européenne de la Culture en 2016, reste une référence, ayant généré des millions d’euros de revenus et renforcé l’image de la ville à l’international.
Pour les villes candidates, ce titre est également l’occasion de fédérer leur population autour d’un projet commun. La participation des citoyens et de la société civile sera essentielle pour garantir le succès des projets soumis. « La culture est un outil puissant pour unir les gens et transformer les villes », a souligné un expert du comité de sélection européen.
Une année décisive pour les dossiers de candidature.
Avec un an devant elles pour finaliser leurs candidatures, les villes espagnoles engagées dans cette compétition devront relever plusieurs défis. Qu’il s’agisse de consolider leurs infrastructures, de définir une stratégie culturelle innovante ou de renforcer leurs liens avec l’Europe, chacune devra démontrer qu’elle peut porter un projet à la fois ambitieux et réalisable.
Le titre de Capitale Européenne de la Culture 2031 est plus qu’un simple honneur : c’est une opportunité de transformation durable pour la ville qui le remportera. Les regards sont désormais tournés vers ces sept candidates, qui entament une course où chaque détail peut faire la différence.