En 2025, plusieurs destinations iconiques fermeront leurs portes aux visiteurs, tandis que d’autres auront disparu à jamais. Entre rénovations, restrictions et catastrophes naturelles, voici une liste des sites qui ne seront plus accessibles l’année prochaine, dans un contexte de tourisme mondial en pleine explosion.
À Las Vegas, des icônes du Strip rayées de la carte.
Les célèbres hôtels-casinos Tropicana et Mirage, situés sur le Strip de Las Vegas, ne feront plus partie du paysage en 2025. Le Mirage, connu pour son volcan emblématique, est en cours de transformation pour devenir le Hard Rock Las Vegas, avec une tour en forme de guitare. Quant au Tropicana, il a été dynamité pour laisser place à un futur stade de baseball pour les Oakland Athletics. Ce dernier ne sera achevé qu’en 2028, marquant une étape clé dans la mutation de la ville.
Des restrictions pour protéger le patrimoine à Kyoto et ailleurs.
À Kyoto, la tranquillité des geishas menacée par le tourisme de masse.
Le Japon, qui connaît un regain spectaculaire de popularité depuis la fin de la pandémie, commence à durcir le ton face aux comportements irrespectueux des touristes. Dans certaines rues privées de Kyoto, où les geishas exercent leurs activités traditionnelles, la Ville a interdit la photographie et restreint l’accès. Ces mesures visent à préserver ce patrimoine culturel unique, souvent perturbé par des visiteurs en quête de clichés instantanés.
À Berlin, le musée de Pergame en chantier jusqu’en 2037.
Le musée de Pergame, l’un des joyaux de l’île des musées à Berlin, sera inaccessible pour de nombreuses années. En rénovation depuis fin 2023, ses collections d’antiquités, d’art islamique et du Proche-Orient ne seront entièrement visibles qu’à partir de 2037. Une réouverture partielle est prévue pour 2027, mais les amateurs d’histoire devront s’armer de patience pour explorer l’ensemble du site.
Les trésors naturels frappés par le changement climatique.
La double arche de l’Utah s’effondre.
Dans la réserve naturelle Glen Canyon National Recreation Area, l’iconique double arche de pierre a disparu, s’effondrant dans le lac Powell. Ce joyau naturel, victime de l’érosion et des effets du changement climatique, laisse un vide pour les amateurs de paysages spectaculaires. Cependant, les visiteurs pourront encore admirer une autre double arche, située dans le Parc national des Arches, tout aussi majestueuse et préservée pour l’instant.
La Wayfarers Chapel en Californie démontée.
Cette chapelle de verre, conçue par Lloyd Wright, fils du célèbre architecte Frank Lloyd Wright, a été démontée pour éviter qu’elle ne se brise sous les effets du changement climatique. Les responsables cherchent actuellement un endroit approprié pour la réinstaller, mais aucune date n’a encore été annoncée pour sa reconstruction.
Le Centre Pompidou et d’autres sites en Europe temporairement fermés.
À Paris, le Centre Pompidou, célèbre pour son architecture audacieuse, fermera ses portes à l’été 2025 pour une rénovation complète qui durera cinq ans. En attendant, certaines œuvres, notamment celles de Pablo Picasso, seront exposées ailleurs. Ce projet de modernisation vise à adapter le musée aux nouvelles normes environnementales et technologiques, tout en préservant son rayonnement culturel.
En outre, d’autres monuments européens, comme les pagodes du Dragon et du Tigre à Taïwan ou encore des sites emblématiques en Asie et dans les Caraïbes, subissent également des fermetures pour rénovations ou des restrictions liées à la surfréquentation touristique.
Un contexte global marqué par le surtourisme et les défis écologiques.
Le phénomène du surtourisme, amplifié par le retour massif des voyageurs après la pandémie de Covid-19, exerce une pression sans précédent sur les destinations les plus prisées. En 2024, 1,5 milliard de touristes internationaux ont été enregistrés, un record historique selon les chiffres de l’ONU. Cependant, cette explosion du tourisme soulève des défis majeurs en matière de durabilité et de préservation des sites naturels et culturels.
Des sites saturés et des mesures drastiques.
Des destinations comme Venise, Barcelone ou encore le mont Fuji imposent désormais des quotas ou des restrictions sévères pour limiter l’afflux de visiteurs. À Barcelone, par exemple, les habitants expriment leur exaspération face à la flambée des loyers et à la perte de qualité de vie, avec des slogans comme “Tourists Go Home” visibles sur les murs de la ville. À Tokyo, la chute du yen a attiré des hordes de touristes, forçant certaines zones comme Kamakura et le mont Fuji à imposer de nouvelles règles pour préserver leur patrimoine.
Un impact environnemental préoccupant.
Outre les nuisances locales, le tourisme de masse contribue également à la crise climatique. Une étude parue dans la revue Nature Communications révèle que les émissions de gaz à effet de serre liées au tourisme augmentent deux fois plus vite que celles de l’économie mondiale. L’aviation, en particulier, est pointée du doigt. Les experts appellent à des mesures urgentes, telles que la réduction du nombre de vols ou une hausse des tarifs aériens, pour enrayer cette dynamique. Mais ces propositions se heurtent à des enjeux économiques et sociaux complexes, notamment pour les pays dépendants du tourisme.
Vers un tourisme plus durable et responsable ?
Face à ces défis, certains pays et régions misent sur des alternatives. La Serbie, par exemple, développe un modèle de tourisme durable axé sur l’écotourisme et les initiatives locales. De même, la Géorgie et l’Albanie, encore relativement épargnées par le tourisme de masse, attirent des voyageurs en quête d’authenticité et de nature préservée. Ces exemples montrent qu’un autre modèle de tourisme, respectueux des habitants et de l’environnement, est possible.
Alors que 2025 s’annonce comme une année charnière pour de nombreuses destinations, le secteur du tourisme va devoir trouver un équilibre entre croissance économique, pré servation environnementale et respect des populations locales. Les fermetures temporaires ou définitives de certains sites emblématiques rappellent l’urgence de repenser nos habitudes de voyage pour préserver les trésors de notre planète.
Dans un contexte où le nombre de voyageurs ne cesse de croître, avec 5,3 milliards de passagers aériens prévus pour 2025, il devient crucial de promouvoir des pratiques plus responsables. Cela inclut le choix de destinations moins fréquentées, le recours à des modes de transport plus durables ou encore une meilleure sensibilisation des touristes aux impacts de leurs comportements.
Pour les voyageurs, 2025 sera l’occasion de revoir leurs priorités et de privilégier des expériences plus enrichissantes, loin des foules, dans des lieux encore préservés. Quant aux destinations populaires, elles devront s’adapter pour survivre à cette pression touristique croissante, en trouvant des solutions innovantes pour concilier attractivité et durabilité.