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Crash tragique en Corée du Sud : le pire accident aérien de l’histoire du pays soulève de nombreuses questions

Publié le 4 janvier 2025

Le crash d’un Boeing 737-800 de Jeju Air, survenu le 29 décembre dernier en Corée du Sud, a fait 179 morts et plongé le pays dans le deuil. Les autorités multiplient les enquêtes pour déterminer les causes de la catastrophe, alors que des hypothèses de collision avec des oiseaux et de défaillance technique émergent.

Un atterrissage d’urgence qui vire au drame.

Le vol 7C2216 de Jeju Air, en provenance de Bangkok, a tenté de se poser au petit matin du 29 décembre à l’aéroport de Muan, situé dans la province de South Jeolla. Mais l’atterrissage a rapidement tourné au cauchemar : l’avion a touché la piste sans déployer son train d’atterrissage, a glissé sur des centaines de mètres avant de percuter un mur en béton à la fin de la piste, provoquant une explosion dévastatrice. Sur les 181 personnes à bord, seules deux membres d’équipage ont survécu, tous deux gravement blessés.

Quelques minutes avant l’accident, la tour de contrôle avait émis un avertissement sur la présence d’oiseaux dans la zone. Une alerte qui semble avoir été suivie d’une collision avec les volatiles, selon un message d’urgence « Mayday » envoyé par le pilote et confirmant un « bird strike ». Ce drame est désormais le pire accident aérien jamais enregistré sur le sol sud-coréen.

Investigations en cours et responsabilités en question.

Les autorités sud-coréennes ont immédiatement ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes de l’accident. Le président de Jeju Air, Kim E-bae, a été interdit de quitter le territoire, tandis que des perquisitions ont eu lieu dans les bureaux de la compagnie aérienne à Séoul et au sein de l’aéroport de Muan. La police a également saisi des documents relatifs à la maintenance de l’appareil et aux opérations de l compagnie. Selon un communiqué de la police, « l’objectif est de déterminer rapidement et avec rigueur les causes et les responsabilités de cet accident, conformément à la loi. »

Les enquêteurs sud-coréens travaillent en collaboration avec des experts américains, notamment ceux du National Transportation Safety Board (NTSB) et de Boeing, le constructeur de l’appareil. Les deux boîtes noires de l’avion ont été récupérées : si les données vocales du cockpit ont déjà été extraites, celles du Flight Data Recorder (FDR), endommagé, ont été envoyées aux États-Unis pour analyse. Les résultats devraient éclairer les circonstances exactes du crash.

Par ailleurs, le gouvernement sud-coréen a ordonné une inspection complète de tous les Boeing 737-800 opérant dans le pays, soit 101 appareils répartis entre six compagnies aériennes. Cette mesure vise à détecter d’éventuelles anomalies techniques, notamment au niveau des trains d’atterrissage.

Un impact majeur sur l’aviation et la société sud-coréenne.

Le crash a provoqué une onde de choc en Corée du Sud, un pays réputé pour ses normes de sécurité aérienne élevées. Les familles des victimes se sont rendues sur les lieux du drame pour honorer la mémoire de leurs proches, tandis que des mémoriaux ont été improvisés à l’aéroport de Muan. Des messages poignants, tels que « Tu me manques tant » ou « Tu as été incroyable jusqu’au bout », témoignent de la douleur des proches.

La catastrophe a également plongé Jeju Air, l’une des principales compagnies low-cost du pays, dans une crise sans précédent. Plus de 68 000 billets ont été annulés dans les jours qui ont suivi l’accident, et l’image de la compagnie est sérieusement écornée. Lors d’une conférence de presse, Song Kyeong-hoon, directeur de Jeju Air, a affirmé que l’entreprise coopérait pleinement avec les autorités pour faire toute la lumière sur l’incident.

Le choc dépasse les frontières de l’aviation. Le gouvernement sud-coréen a déclaré une période de deuil national jusqu’au 4 janvier. Des personnalités publiques, comme

Jisoo, membre du célèbre groupe de K-pop Blackpink, ont également exprimé leur tristesse et ont suspendu leurs activités prévues en signe de respect. « Nous adressons nos plus sincères condoléances aux victimes et à leurs familles. Nous prions pour le repos des âmes des défunts », a partagé l’artiste sur ses réseaux sociaux, reflétant le sentiment d’un pays tout entier en deuil.

Des zones d’ombre encore à éclaircir.

Malgré les premiers éléments de l’enquête, de nombreuses questions restent en suspens. Comment un avion commercial a-t-il pu atterrir sans déployer son train d’atterrissage ? Pourquoi un mur en béton se trouvait-il à l’extrémité d’une piste d’atterrissage ? Des spécialistes en sécurité aérienne, comme Gregory Alegi et Christian Beckert, ont émis des hypothèses sur des défaillances multiples, notamment l’absence de freinage et le dysfonctionnement des flaps, dispositifs essentiels pour ralentir l’appareil. « Dans ce genre de drame, il y a rarement une seule cause. Il s’agit souvent d’une combinaison de facteurs », a souligné Alegi dans une interview à Reuters.

Les collisions avec des oiseaux, bien que relativement fréquentes, ne conduisent généralement pas à des accidents aussi graves. Les experts s’interrogent également sur la gestion de l’urgence par l’équipage, la maintenance de l’appareil et la conception des infrastructures de l’aéroport de Muan. Ces zones d’ombre, ainsi que les données des boîtes noires, seront scrutées minutieusement pour reconstituer la chronologie exacte des événements.

Une tragédie qui pourrait redéfinir les normes de sécurité.

Ce drame met en lumière la nécessité de renforcer les standards de sécurité, tant au niveau des infrastructures aéroportuaires que des protocoles d’urgence. Si l’enquête confirme des failles dans la conception ou l’entretien de l’avion, cela pourrait avoir un impact significatif sur l’industrie aéronautique, notamment pour Boeing, déjà sous pression après des incidents passés impliquant ses appareils.

Quant à Jeju Air, la compagnie est désormais confrontée à des défis colossaux pour restaurer la confiance des passagers et garantir la sécurité de ses vols. Les experts estiment qu’un examen approfondi de ses opérations, de la maintenance de ses appareils et de ses protocoles de gestion des risques sera indispensable pour éviter que ce type de catastrophe ne se reproduise à l’avenir. En parallèle, les autorités sud-coréennes ont promis de revoir les réglementations entourant les infrastructures aéroportuaires, notamment la présence de structures fixes comme le mur en béton à l’extrémité de la piste de Muan, qui a aggravé les conséquences de l’accident.

Un pays en deuil et des leçons à tirer.

Alors que la Corée du Sud continue de pleurer les 179 victimes de ce tragique accident, cette catastrophe marque un tournant dans l’histoire de l’aviation du pays. Réputée pour ses standards de sécurité, la Corée du Sud devra tirer des leçons de cette tragédie pour améliorer encore ses pratiques et prévenir d’autres accidents.

Les familles des victimes, quant à elles, demandent des réponses et des mesures concrètes. « Nous ne voulons pas seulement savoir ce qui s’est passé, mais nous voulons être certains que personne d’autre ne subira une telle perte à l’avenir », a déclaré un proche d’une des victimes lors d’une cérémonie commémorative.

Alors que les enquêtes se poursuivent et que les boîtes noires livreront progressivement leurs secrets, une chose est certaine : cet accident sera un signal d’alarme pour l’industrie aéronautique mondiale. Il rappelle que chaque maillon de la chaîne de sécurité est crucial, et que la moindre défaillance peut avoir des conséquences dévastatrices.