Depuis le début de l’année 2024, plusieurs passagers de la compagnie Turkish Airlines ont rapporté des incidents impliquant des punaises de lit à bord de leurs vols. Entre piqûres, insectes tombant du plafond et manque de réaction de la part de la compagnie, l’affaire suscite l’indignation. La Turkish Airlines, pour l’heure, reste silencieuse.
Des punaises de lit dans les avions : des témoignages inquiétants
Les punaises de lit, déjà au cœur d’une psychose à l’automne 2023 en France dans les cinémas et les transports en commun, semblent désormais avoir pris leur envol. Selon une enquête du New York Times, plusieurs incidents ont été signalés à bord de vols Turkish Airlines tout au long de l’année 2024.
Le premier cas documenté remonte à mars 2024, lors d’un vol reliant Johannesburg (Afrique du Sud) à Istanbul (Turquie). Patience Titcombe, une passagère américaine originaire de Phoenix (Arizona), a remarqué un insecte rampant sur son siège. Après avoir alerté l’équipage, celui-ci s’est contenté de tuer la punaise sans prendre d’autres mesures. « J’ai dû me déshabiller à l’aéroport et changer de vêtements parce que j’ai des enfants… Et si j’avais ramené des punaises de lit à la maison ? », a-t-elle confié au journal.
Quelques mois plus tard, en octobre, un autre incident a eu lieu sur un vol reliant Istanbul à San Francisco. Matthew Myers, 28 ans, et sa compagne ont vu des punaises de lit « tomber du plafond ». « Plusieurs passagers demandaient à changer de siège », a-t-il rapporté. Trois semaines plus tard, lors d’un vol entre Washington et Istanbul, Kristin Bourgeois, une professeure de sciences, a déclaré avoir été piquée 13 fois pendant son trajet. Elle a également repéré des punaises sur sa couverture et son oreiller avant le décollage.
Un problème coûteux pour les compagnies aériennes
La gestion d’une infestation de punaises de lit dans un avion représente un véritable casse-tête pour les compagnies aériennes. Selon Rob Tuck, président de la société de conseil en aviation Jet Research, cité par le New York Times, retirer un avion de la circulation pour le traiter contre les punaises de lit n’est ni rapide ni économique. « Il faut amener l’avion dans une base de maintenance », explique-t-il. Le processus de désinfestation peut immobiliser l’appareil pendant deux à cinq jours et engendrer des coûts compris entre 75 000 et 125 000 euros, en tenant compte des pertes de revenus et des frais de traitement.
Malgré ces contraintes, les passagers lésés pointent du doigt l’inertie de Turkish Airlines. La compagnie aérienne n’a pour le moment fait aucun commentaire officiel sur ces incidents, malgré les sollicitations de plusieurs médias internationaux. Cette absence de réaction risque d’entacher l’image de la compagnie et de semer la méfiance parmi ses clients.
Un impact négatif sur la réputation de Turkish Airlines
Cette affaire intervient dans un contexte déjà tendu pour les compagnies aériennes, particulièrement surveillées pour l’hygiène et la qualité de service à bord. Les témoignages accablants des passagers pourraient avoir des répercussions sur la réputation de Turkish Airlines, souvent perçue comme un acteur majeur et compétitif dans le secteur du transport aérien.
Pour les voyageurs, ces incidents soulèvent des questions sur les protocoles d’entretien des cabines. « Ce genre d’événements est inadmissible dans une industrie où la sécurité et le confort des passagers doivent être prioritaires », estime un expert en aviation souhaitant garder l’anonymat. En attendant une réaction officielle de la compagnie, les consommateurs pourraient être tentés de se tourner vers d’autres transporteurs pour éviter de potentielles mésaventures.
Vers une prise de conscience généralisée dans l’industrie aérienne ?
Les cas de punaises de lit à bord des avions de Turkish Airlines mettent en lumière un problème plus large : la gestion des nuisibles dans les transports a ériens. Si les compagnies aériennes sont habituées à des protocoles stricts de nettoyage, ces incidents montrent que les insectes peuvent malgré tout se faufiler à bord, notamment via les bagages des passagers. Une vigilance accrue et des mesures préventives renforcées pourraient être nécessaires pour éviter de tels désagréments à l’avenir.
Dans un contexte où les punaises de lit refont surface dans de nombreux espaces publics, notamment en France, la question de leur prolifération dans les avions pourrait pousser l’industrie aérienne à revoir ses pratiques. Certains experts appellent déjà à des inspections plus fréquentes et des traitements systématiques, surtout pour les appareils effectuant des vols long-courriers.
Alors que les témoignages s’accumulent, le silence de Turkish Airlines pourrait alimenter la méfiance des voyageurs et accentuer la pression médiatique. Reste à voir si la compagnie décidera de réagir rapidement pour rassurer ses clients et restaurer sa crédibilité. En attendant, cette affaire met en lumière une problématique qui dépasse le simple cadre de Turkish Airlines et qui pourrait concerner l’ensemble du secteur aérien.